Nicolas est un tatoueur bio-organique chez Croniq Tattoo, à Québec, Québec. Il s’occupe en faisant des tatouages, des peintures, du skate ou jouer avec son chien Gaston.
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Trinity : Pourquoi es-tu devenu tatoueur?
Nicolas : Je suis devenu tatoueur à cause de Vincent Nadeau. S’il ne m’avait pas donné ma chance, il y a bientôt 5 ans, je ne ferais probablement pas ce métier aujourd’hui. J’étais à l’université pour devenir designer graphique. Le tatouage m’a toujours passionné, mais j’ai toujours cru le métier inaccessible pour moi.
T : Comment as-tu appris à tatouer?
N : Vincent m’a pris comme apprenti et m’a appris toutes les bases nécessaires. J’ai ensuite fait des essais et erreurs, comme chacun d’entre nous.
T : Parles-moi de ton style?
N : Je fais du bio-organique, c’est un style assez peu commun, mais si passionnant. Il n’y a de limite que mon imagination. Je m’inspire beaucoup de la nature, j’adore les textures et les formes organiques tirées de mon environnement quotidien. Le mélange de ce qui a été créé par l’homme et la nature sont une direction que j’aime beaucoup prendre artistiquement. Le post apocalyptique et les trips sci-fi/aliens font aussi partie de mon environnement de travail!
T : Quelle est la réaction la plus mémorable que tu as reçue de ton travail?
N : La réaction la plus mémorable de mon travail est sans doute quand je suis allé à la convention de Toronto. J’ai eu, là-bas, les meilleures réactions du public jusqu’à maintenant. Plusieurs personnes d’expériences et avec beaucoup plus d’années de pratique que moi me félicite pour les pièces que je fais. C’est vraiment motivant quand on a de la reconnaissance des personnes qu’on apprécie professionnellement. Cela me pousse à aller toujours plus loin.
T : Qu’est-ce que tu préfères et qu’est-ce que tu aimes le moins de ton travail?
N : Ce que je préfère de mon travail c’est quand mes clients me donnent carte blanche pour un projet dans mon style. C’est gratifiant d’avoir la confiance aveugle d’un client qui, pour la plupart, ne te connaisse que depuis une heure. Malheureusement, dans ce métier, nous avons à faire face à toutes sortes de clients différents, et ce n’est pas tout le monde qui a le même respect pour le travail des autres, les no shows en sont un bon exemple.
T : De quelle création es-tu le plus fier?
N : La création dont je suis le plus fier, je dirais qu’actuellement, j’en aurais deux en tête. Un de mes amis très proche n’a jamais voulu avoir de tatouage et il s’est décidé à me donner carte blanche en bio-organique pour une jambe complète, avec un background galactique, tiré de photos de la NASA, de trous noirs et d’étoiles en explosion. J’ai été cherché le maximum de ce que j’ai appris durant ces quatre années passées et, à date, je suis très satisfait du résultat final. Le deuxième serait un autre de mes clients et ami qui m’a donné carte blanche pour un demi-body en bio mécanique. C’est un client vraiment motivé qui m’a suivi à la convention de Toronto. Ce tatouage a reçu beaucoup de réactions positives jusqu’à maintenant, et j’avoue aimer beaucoup le résultat une fois guérie. Les deux sont toutefois encore en progression.
T : Nomme quelque chose que tu aimes et pourquoi?
N : J’aime beaucoup mon gros bulldog du nom de Monsieur Gaston parce qu’il n’est pas plus discret qu’une roche et se croit si gentleman. Je vais lui acheter un nœud papillon.
T : Professionnellement parlant, quel est ton but ultime?
N : Mon but ultime professionnellement serait d’avoir assez d’expérience pour donner des séminaires, faire des guests spots chez des artistes pour qui leur travail est une source d’inspiration seraient très motivants. D’avoir assez de clients partout où j’aurais envie de voyager, faire des conventions aux USA et en Europe, mais pour moi la convention de Hell City serait vraiment un moment particulier. J’aimerais développer mes capacités artistiques et pousser mon style et mes créations vraiment à un autre niveau et être le type de tatoueur qui motive et donne un bon exemple pour la relève.
T : Si tu pouvais améliorer l’industrie, par quoi commencerais-tu?
N : Je commencerais par légiférer le tatouage, question d’enrayer le problème des homes scratchers. Je sais qu’il y a de bons artistes qui travaillent de chez eux, mais il faut protéger les consommateurs en les informant du danger et des risques dus aux contaminations croisées, à la négligence, aux matériaux douteux dans des environnements douteux, reliés aux tatouages pas chers, fais par le chum de l’autre dans sa cuisine. Je crois que tout ça commence par l’offre et la demande. En réduisant la demande, on réduit le problème.
T : L’année 2015 a été pour toi une grande année de découverte. Tu as reçu une commandite et fait plein de conventions. Comment as-tu trouvé ton expérience?
N : Mon année 2015 a été très mouvementée. J’ai vraiment adoré. J’ai rencontré plein d’artistes influents et plein de gens super agréables à côtoyer. Cela a été très enrichissant personnellement, j’ai vécu de très belles expériences.
T : Qu’as-tu découvert et qu’as-tu aimé le plus?
N : J’ai découvert le Canada. J’ai découvert un autre monde et je me suis ouvert sur ce qui se passe ailleurs dans mon domaine. J’ai dû m’habituer avec les imprévus de transports et d’organisations, mais j’ai aussi j’ai découvert des personnes dévouées et passionnées. J’ai rencontré des idoles dans les milieux avec qui j’ai eu des conversations enrichissantes, et j’ai fait plusieurs expériences sur le côté personnel, qui m’ont beaucoup fait grandir en tant qu’individu. J’ai vraiment aimé avoir à voyager pour vivre, chaque fois durant 4-5 journées remplies d’expériences mémorables.
T : En quoi t’améliorerais-tu pour 2016?
N : Je connais mes faiblesses, et je travaille à m’améliorer chaque fois que l’occasion se présente. Je veux être plus productif et améliorer, à chaque jour, mon style, mes compositions et mon application. J’ai aussi plusieurs projets vraiment intéressants avec la shop dans les prochains mois/années qui vont nous aider à nous démarquer sur un plan artistique et commercial. J’ai vraiment hâte de pousser la machine.
T : As-tu déjà rencontré une de tes idoles? Si oui laquelle? Et qu’est-ce qui t’a le plus surpris face à cet artiste?
N : Cette année, j’ai été amené à rencontrer plusieurs artistes qui m’ont beaucoup influencé dans ma carrière, et je crois que ce qui m’a le plus frappé, en fait, c’est à quel point la grosse majorité des artistes sont vraiment très ouverts, faciles d’approche et cela me surprend de voir à quel point les gens sont accueillants et hospitaliers. Je me faisais offrir des guests spots et des invitations à des conventions par des gens que je ne connaissais que depuis 20 minutes autour d’une bière pendant une convention.
T : Si tu pouvais poser une question à un artiste, Que serait la question et à qui la poserais-tu?
N : Si je devais poser une question à un artiste, cela serait à Salvador Dali. J’aimerais comprendre le fonds de sa folie créatrice. Quel personnage!