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Photo par Francois Philippe Pelletier: Instagram Flickr
Trinity: Dites-nous par où et comment avez-vous commencé en tant qu’artiste tatoueur ? Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Michael: En fait, jadis, j’étais directeur artistique de métier. Durant mes longues années d’études, j’ai touché à plusieurs facettes de l’art, puisque tous ce qui se rapporte à ce domaine me fascine. J’avais la chance de côtoyer des gens bien connus dans le domaine qui, eux, débutait comme apprenti tatoueur. J’ai donc voulu essayer ce type d’art qui m’intriguait. Cependant, à l’époque, je ne concevais pas le fait que nous puissions adapter le tatouage à notre type d’art/illustration, mais bien que nous devions au contraire nous adapter au tatouage. Durant ces années, il y avait quelques artistes réalistes en noir et gris, beaucoup de new school/old school et du traditionnel, du tribal et du japonais (du moins de ce que je voyais). J’ai donc voulu essayer. Mon type d’illustration ne s’y imposait pas et je n’arrivais pas à trouver une « vibe » avec laquelle j’étais à l’aise. J’ai donc rapidement mis cela de côté. C’est simplement il y a 4 ans que j’ai décidé de redonner une chance à cet art, en voyant le travail de plusieurs artistes français, tels que Yann black, Léa Nahon, Xoil Loïc et plusieurs autres. J’adorais mon principal métier, mais ce qui l’entourait m’exaspérait. J’avais besoin de changement, de positivité et de nouveaux défis. C’est à ce moment que le tatouage s’est présenté avec de plus grandes horizons et possibilités.
T: Avez-vous des préférences quant au style de tatouage que vous préférez faire, créer et pourquoi ?
M: Bien évidemment. Ayant vécu toute ma vie dans le domaine de l’art graphique, il est certain que celui-ci à un impact sur mon travail. J’apprécie tous les styles de tatouage, mais c’est vraiment le mélange du graphique et du réalisme qui m’intéresse. J’aime le réaliste, car c’est un énorme défi de comprendre l’image et la reproduire. De plus, je tente personnellement de le simplifier au maximum pour aller chercher un résultat plus fort et avec plus d’impact. Par la suite, le graphique, lui, vient simplement habiller le sujet, voire le stylisé et/ou le soutenir dans sa forme. Beaucoup de gens associent mon travail au style « trash polka », qui est un style en soi, créer par Volko et Simone deBuena Vista. Bien évidemment, ils font partie des gens qui m’ont fortement inspiré. Cependant, j’essaie de créer mon propre style avec ma propre signature.
T: Vous souvenez-vous du premier tatouage que vous avez fait ? De quoi s’agissait-il ? Qu’est-ce que ça vous a apporté comme expérience ?
M: Doux Jésus! Si l’on remonte vraiment à mon tout premier tatouage que j’ai fait, lorsque j’ai essayé pour la première fois, on remonte loin. J’avais ce petit « kit » chinois avec du matériel pas vraiment de qualité que je venais de recevoir. Ma belle-soeur voulais vraiment avoir des petits visages sous les orteils pour faire des pièces de théâtre à mon grand frère… (spécial, je sais). Bref, j’ai fait ces tatouages, mais ils n’ont pas tenu. La morale de cette histoire est qu’il vaut mieux suivre un cheminement standard, bien monter sa machine et l’ajuster avec une bonne connaissance avant de se lancer dans les tatouages niaiseux.
T: Qu’est-ce votre famille et vos amis ont pensé lorsque vous avez fait votre choix de carrière ?
M: J’ai eu la chance de toujours être encouragé dans ma famille à suivre le chemin qui m’intéresse, peu importe ce que c’est. Le coup a été quand même présent lorsque je leur ai annoncé que, pour le moment, je lâchais la direction artistique après 6 ans d’études supérieurs pour commencer dans un nouveau domaine et de repartir de zéro. Cependant, il fut digéré instantanément et l’on m’a soutenu et encouragé dans mes démarches. Certains amis me répondaient même qu’il était temps que je le fasse.
T: Y a-t-il eu des artistes et/ou des gens qui vous ont influencé ou vous influence encore ?
M: Certainement. Tout d’abord, j’ai été énormément influencé par cette vague d’artistes européens avec leur style graphique et illustratif différent de ce que j’avais l’habitude de voir avec les connaissances que j’avais à l’époque. Je suis influencé dans le domaine par certains artistes dont j’admire le travail. Par exemple, la simplicité et l’impact du travail d’Ad Pancho ou encore le chaos et le style hétéroclite de Timur Lysenko. Malgré le fait que ces artistes m’ont plus influencé que d’autres, je dirais que chaque personne que l’on rencontre ou que l’on observe nous influence et nous inspire dans notre travail d’une manière ou d’une autre.
T: Quelles sont vos étapes de création ? Que faites-vous pour trouver l’inspiration ?
M: Parfois, c’est une idée qui me tombe du ciel. Bizarrement, par exemple, cette fameuse série de FishGlobe project. Elle consiste à toujours utiliser des éléments qui n’ont aucun lien en commun et en faire une métaphore qui ne fait aucun sens.
Par contre, la plupart du temps, comme je travaille avec des sujets réalistes, je fais de la recherche d’images pour trouver des clichés qui m’inspirent. Par la suite, je décide tout simplement de partir dans mon monde un peu plus graphique en altérant le tout avec des éléments organiques et graphiques.
Pour l’inspiration, il y a toujours des panoplies de façon: « Sketcher », des films, la musique, surfer sur des sites comme ffffound / pinterest. Une fois un sujet ou une idée trouvée, il suffit de la travailler et de la mettre au point.
T: Quelle a été votre création favorite à ce jour ?
M: Je crois que c’est l’oeil sur un torse que j’ai fait, il y a quelques mois. J’hésite quand même puisque j’aime plusieurs pièces pour des aspects différents, mais j’opterais tout de même pour celui-ci.
T: Quel a été le point culminant de votre carrière ? Quel est le moment qui reste à ce jour différent des autres ?
M: Officiellement, ce serait l’acquisition de mon premier « sponsorship » important. Après plus de 4 ans de travail acharné, à persévérer malgré les hauts et les bas, à progresser et à tout donner afin de se surpasser, j’ai obtenu mon premier « sponsorship » officiel. C’est un moment qui nous donne une bonne claque dans le dos et qui nous confirme que nos efforts portent fruits. Cela nous montre que nous sommes sur la bonne voie.
T: Vous travaillez dans la même boutique que Luka Lajoie. Comment c’est de travailler avec lui ? Aimez-vous travailler chez Arts Corporation ?
M: Hahaha, sacré Luka exact? En fait, c’est lui qui m’a officiellement donné ma chance, il y à 4 ans, lorsque j’ai voulu réellement commencer le tatouage et je lui en suis fortement reconnaissant. Je ne pouvais demander mieux comme « coworker ». Il n’y a rien de mieux que de travailler tous les jours avec quelqu’un qui est passionné autant par le tatouage et qui travaille fort tous les jours, tout en restant positif. Cela est plus que bénéfique pour moi dans mon travail, puisqu’il m’a permis d’adapter la même attitude face au mien. En fait, c’est maintenant beaucoup plus de travailler avec un ami qu’un collègue. Les journées sont plus agréables et remplies de plusieurs débats qui, à ce jour encore, n’ont pas toujours de fin. Haha! The Arts Corporation, ce n’est pas juste un lieu de travail, c’est une famille.
T: Comment vous voyez-vous évoluer en 2017 ? Que voulez-vous améliorer pour la nouvelle année ?
M: Officiellement, j’ai l’impression de commencer réellement ma carrière en ce moment. J’ai l’impression que l’avenir m’appartient. Donc, pour l’année 2017, mon but est d’élargir du mieux que je peux mes connaissances dans le domaine ainsi que mon réseau de connaissances d’artistes. Je compte miser sur les conventions hors Canada, rencontrer certaines personnes dont j’admire le travail et d’amemer mon propre travail personnel à un autre niveau. On peut toujours aller plus loin et améliorer son travail en repoussant ses limites. Ce que je compte bien faire. Ce sera donc une année de travail acharné encore (Si on peut appeler cela du travail).
T: Si vous ne pouviez poser qu’une question à un artiste, que demanderiez-vous et à qui?
M: Je crois que cela serait à Timur Lysenko. Je lui demanderais quel est son secret pour créer des pièces si hétéroclites, mais qui ont une si belle harmonie à chaque fois.